Le final

En 1991, il est nommé Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.
Il achève son œuvre.

Le temps de prescription étant venu, il redonne à ses personnages, aux faits,
leur vérité dans « Ils ont dansé le Rififi » (91).
Il écrit son dernier roman noir : « Le Bedeau » (95).
Il fait rééditer « Les hauts Murs » et « La loi des Rues » en 1998.
Il réactualise son recueil de poèmes : « Du vent… » (98).

« Du Rififi chez les Hommes » sort dans la collection Folio en 1999.

Sa passion pour l’Amérique du Sud, le fait repartir. Toujours en quête de « chercher » comme il l’a fait toute sa vie.

« Comme si je cherchais quelque chose que je ne trouverai jamais.
Alors je n’en peux plus. Je m’en vais. C’est irrésistible. »

Il revient en France et part le 31 Mai 1999.

Comme toujours, il avait, plié dans sa poche, le texte de Rudyard Kipling :

« Si

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être que penseur ;

Si tu sais être dur, sans jamais être en rage,
Si tu sais être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral et pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois les Dieux la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme mon fils ! »