Son premier contact avec les Peuples Amérindiens a lieu dans la ville de Mexico :
« En bordure de la place, des groupes de Mariachis attendaient en chantant et en pinçant leur guitare. Vêtus du costume mexicain, coiffés de l’immense et lourd chapeau brodé, bottés de cuir, ils avaient de la gueule… Et si sur la place on chantait, sur la gauche dans un renfoncement interminable on mangeait… et dans cette usine à manger longue de plus de deux cent mètres, une foule immense, bariolée, bizarre, se heurtait : indiens de la montagne, pieds nus, beaux, sales et farouches ; femmes au type mongol, crasseuses, poussiéreuses, aux jupes bariolées. Certaines avec leurs bébés suspendus dans le dos… »
L’ambiance, les couleurs,la lumière des lieux lui plaisent. Il se rend dans l’Etat de Guerrero pour entendre un pan de l’histoire du Pays : celle du guerrier Cuauhtémoc qui à la fin de l’empire aztèque oppose une résistance farouche aux envahisseurs espagnols, les Conquistadores. Dans le village de Ixcatopean, il écoute la spécialiste de la question hispano-Indienne du 15e et du 16e siècle : Eulalie Guzman qui, après une lutte acharnée est parvenue à retrouver les restes du héros.
Il rencontre le colonel dirigeant la prison de Lecumberri et ses surveillants…
Notes de l’auteur.
Les espagnols faisaient bâtir leurs églises sur l’emplacement des temples indiens. C’est sous le temple d’Ixcateopan que les restes de Cuauhtémoc furent découverts le 26 Septembre I949 à 13h30.
Le promoteur de cette découverte fut Mademoiselle Eulalie Guzman, historienne, archéologue, de descendance indienne. La grande spécialiste de la question hispano-indienne des XVème et XVIème siècles.
C’est à l’aide de vieux documents et après une lutte acharnée qu’elle parvint à retrouver les restes du héros.
En haut à gauche, en compagnie de Luis Camargo et Melle Guzman, historienne, devant l’excavation de l’église d’Ixcateopan, où furent exhumés les restes de Cuauhtémoc, dernier empereur aztèque.
Entre deux colonnes, portrait d’un guerrier indien. Une tunique drape le corps puissant de l’homme. Un « penacho » casque sa tête fière. « Penacho » signifie casque de plumes ou plumes sur la tête. Fabriqué avec les plumes de Quetzal, oiseau rare du Guatemala qui en a fait son emblème national.
En dessous du tableau est gravé : « Al herce Immortal Cuauhtémoc essal Altar de la Patria del Ixcateopan ».
Jadis les Indiens avaient fait de Cuauhtémoc leur Dieu de la guerre, en remplacement de Huitzilopotchli, leur Dieu antique.
Ixcatopian – Etat de Guerrero au Mexique
Pueblo où ont été retrouvés les restes de Cuauhtémoc dernier empereur Aztèque. Le 6ème en partant de la droite est son descendant.
Luis Antonio Camargo, un journaliste de Mexico m’avait convaincu que nous pouvions dégauchir le trésor de Cuauhtémoc . Si on avait foncé ! Hélas, hélas ainsi qu’à chaque fois que par goût du merveilleux je m’emballerai sur les routes du monde, je ne ramènerai que des poussières de rêve.
Déjà pas si mal.
De là-bas, je tirerai : « Du rififi au Mexique ».
« DU RIFIFI AU MEXIQUE »
Extrait – A. le Breton – 1968 – Editions Plon
« Pour ce que les meurtres ont d’importance au Mexique. Pour ce que la mort compte dans mon pays.
Il tripota le bouton du démarreur, reprit comme lointain, alors que son regard restait pourtant braqué sur les péons et sur ceux qui les cernaient :
• Dans mon pays à cactus, à montagnes et à terre chaude où tout n’est que mort, violence, couteau, revolver, sang et femmes. Dans mon magnifique pays où vit un peuple dur. Et noble. Et pauvre.
Les doigts de Blanco se crispèrent sur le bouton du démarreur.
– Pauvre comme ce n’est pas permis. Et noble comme c’est défendu de l’être. Car c’est une noblesse de pauvre. Celle qui laisse de l’amertume, et que les puissants méprisent. Celle qui vous fait accepter pour nourriture de base quelques galettes de tortillas et pour paie des salaires dérisoires. Celle qui… »