1981 – Macao – Hong Kong
Le petit homme chauve sur ma gauche est le fameux Édouard Lee. Tous ceux d’Air France et d’ailleurs l’ont connu. Serviable, débrouillard, et malin pire qu’un ouistiti.
L’engin de transport rappelle les vélos taxis sous l’occupation. Vingt ans auparavant, ils s’en tenaient au légendaire pousse-pousse. Tout change, même en Asie. sauf les flambeurs.
Le plus grand des casinos là-bas, le Lisboa, roule 24 heures sur 24. Pour le jackpot, nul besoin de compter ses pièces. Ils les livrent au poids dans des récipients.
« La matinée était belle, la rade dégagée et la vue pouvait porter loin au delà de Kowloon et presque jusqu’en Chine Rouge, n’auraient été les buildings qui pointaient à différentes hauteurs. Vu l’étroitesse du terrain et de la multiplication des habitants, les prometteurs avaient de plus en plus bâti en hauteur et de plus en plus rogné sur la mer, démolissant de la sorte le paysage. Mais tant pis. Si le folklore y perdait, les affaires elles, prospéraient. Finies aussi les voiles noires légendaires en forme de trapèze, claquant sur les jonques. Le moteur en avait eu raison. Finis les sampans à la godille pour les mêmes raisons. Un monde s’enfonçait dans le passé… »