Mines d’émeraudes de Muzo et de Cozcuez, dans le Département de Boyaca en Colombie.
« La Colombie est le paradis des Aventuriers »

Notes de voyage.
À cette époque, les mines sont exploitées à ciel ouvert. José Beyaert l’ex-champion cycliste devenu esmeraldero et guaquéro (chasseur de trésor) l’accompagne. Ils sont les premiers européens à dormir sur place.
Notes de l’auteur.
Mine d’émeraudes de Muzo en Colombie
La cantine. En civil encadrant les deux policiers, les chauffeurs porte-flingue. À ma droite, le lieutenant carabineros chargé par la banque de la République de nous épauler, José Beyaert et moi. C’est lui qui défiera le pistolero qui allait me braquer avant l’arrivée aux mines.

Déjà exploitées avant les conquistadors, férocement gardée, la mine justifie sa dangereuse réputation.
Lorsque la boue noire retombe dans la vallée, entraînant cailloux de graphite et pierres brutes, des milliers de guaqueros, de pauvres hères, se ruent pelle en main.
Ils vivent sous des abris précaires, mangent mal, soutenus par la fièvre verte. Six à sept d’entre eux y laissent chaque année leur peau. La violencia règne en ce lieu où les esmeralderos sont rois.
J’en ramènerai selon certains, mon meilleur livre d’aventures : « Rouges étaient les émeraudes.




Notes de voyage : Notes de voyage Mines d'émeraudes dans le Boyaca - à 220km de Bogota.
Première mine : Coscuz, où nous allons d’abord. Deuxième : Muzo, la plus grande du monde. Route défoncée très souvent, à flanc des Andes. Décor gigantesque. Grandiose. Bien souvent une Normandie verte, plantureuse mais à flanc de mont au lieu d’être plate. Les vaches ont les flancs lourds, bien nourris. Il pleut souvent : de l’herbe drue. Pneus crevaison. Radiateur chauffe. Poussières. Les yeux parfois portent à 40km. Monts se chevauchent. A San Martin, halte avant la mine. Un café en planches, bord de route et c’est tout. Un camion décharge. Des gens errent. Un jeune drogué, flingue au côté. A l’intérieur, épicerie, caisses de Mastobon, Cerveza (bière). Hommes rudes, farouches, boivent ou restent les yeux dans le vide. Tenues disparates. Le lieutenant carabinero, s’en prend au drogué.

« ROUGES ETAIENT LES EMERAUDES »
Extrait – A. le Breton – 1971 – Editions Plon
« À mesure que les mineros attardés approchaient de la veine où étincelait d’éclats verdâtres et sombres l’extraordinaire pierre, les exclamations reprenaient, admiratives, émerveillées, cupides, relançant les estimations.
– Cinq mille kilates au moins, remarquait l’un.
– Dix mille, s’enthousiasmait un autre.
– Des millions de pesos, s’extasiait un troisième, la gorge comme serrée dans un étau.
– De dolarès, oui tu veux dire, rectifiait un quatrième encore plus optimiste. Des millions de dolarès, hombre. Je te parie deux pesos.
-tenu, balbutia le troisième minero, qui n’en possédait pas un en poche.
Insensiblement, s’enhardissant, tous avançaient encore et leur cercle se rétrécissait autour de la pierre verte. Une rumeur sourde, mal contenue s’élevait, les convoitises s’échauffaient. »