Il est à Hong-Kong, ville qui est encore sous protectorat anglais. Il se perd dans les dédales des ruelles de Kaoloon et des flottilles de sampans.
Il fait un tour à Macao, la ville du jeu. Il croise des hommes des Triades Chinoises.
Quand il visite la Prison de Stanley, dirigée par les anglais, il est impressionné par la discipline, la propreté, la bonne organisation et l’herbe verte fraîchement coupée.
Notes de voyage.
Kowloon City : La Cité Interdite… quartier interdit jadis – tous les trafics – les flics qui s’y risquaient étaient poignardés… la Chine voulait conserver un endroit pour ses fonctionnaires – l’endroit était donc interdit aux anglais – les chinois voyant que l’endroit était , le négligèrent et puis les bandits se réfugièrent là – à l’abri des anglais.
Kowloon City est enclavée dans les Nouveaux Territoires – jusqu’en 1957 ce lieu était perdu pour les blancs – la cour des miracles – 1963 – depuis les anglais y vont -mais que peuvent-ils découvrir – ce lieu est infernal -on y descend entre deux maisons de Kowloon comme à Lion Rock- murs rapprochés à deux atroces escaliers gluants – deux maisons à trois étages – entre elles un espace d’un mètre à peine : une des entrées de Kowloon – pas de lumière – un cloaque – des ruelles qui se mêlent – à gauche , à droite de la vie – des enfants – des femmes qui attendent accroupies – des métiers à tisser – des bistrots où le Ma-Jong fait retentir ses bruits on vit – on joue – on fume à K.City – tableaux vivants pour 150 hongkong dollars – visages fermés – endroit très dangereux – île comme souterraine – parfois entre 2 murs on distingue quelques étoiles – le quartier qui cerne K.C est comme tous ceux que je connais : saleté à terre – épluchures – mégots – gosses qui jouent – femmes qui mangent – les chinois mangent sans cesse – vélos antiques solides – noirs – hauts – odeur d’encens – de friture – de poisson.
Les murs sont de 0,50 à 1 m – on s’y glisse – on s’y cogne – escaliers de quelques marches qui montent- qui descendent – voyou drogué – trapu – celui qui nous a piloté dans ce dédale – on mange – on boit bière ou thé – on palabre du nez.
Vision d’un autre monde – murs suintants – humidité – lèpre des pierres-maisons de bois – toits en tôle ondulée – tentures pour isoler – nattes tressées – enfants qui rôdent – à l’extérieur à trois heures du matin : enfants quatre à cinq ans dans la rue.
Température lourde -humide – étouffante- bruits infernaux- sirènes flics-cris des gens – rythme de ville intense.
Bail accordé aux anglais, des Territoires jusqu’en 1998 – sauf bas de Kowloon et Hongkong : à vie -mais si la Chine veut récupérer le tout – elle n’a pas besoin d’armes – elle ferme ses vannes et Hongkong est à sec- sans eau – épidémie – meurt – seulement Hongkong est un débouché sur le monde extérieur qui rapporte des devises et permet l’écoulement des denrées – beaucoup de colis lui parviennent – machines – autres objets de précision…
Or – Importation défendue à Hongkong – est autorisée à Macao – port portugais – il vient de Londres où Zurich – Londres – le grand marché mondial qui fournit 60% – production mondiale – son fournisseur – Afrique du Sud- les mines – Macao laisse exclusivité de l’or sur son sol à un syndicat moyennant % – ce syndicat obtient le fermage en promettant routes – hôpitaux etc… Il y a une espèce de surenchère et un bail de un ou deux ans-le chef en est un communiste rouge – ex-pirate où descendant de tel -ayant trafiqué opium -armes – tous ceux du syndicat son Chinois et tous ex-pirates.
Macao donne aussi exclusivité sur les jeux (en soumission) à charge de construire hôtels – routes-hôpitaux-œuvres utiles – lutte sourde entre 2 bandes pour obtenir exclusivité – aucune taxe sur l’or.
Boulier – tout Chinois compte avec une rapidité stupéfiante.
Front de Mer – Wanchaï – Baie de Hongkong – en face les buildings de Kowloon se dressent au pied des montagnes – en rade -des bateaux guerre u.s – gris – nets – drapeaux battant mollement – navires anglais – sous-marin à quai – énormes cargos noir et jaune – noir et blanc – tous les pavillons du monde.
Sampans à moteur -trapus- se balancent – proues face au quai- coque bleue – bâches vertes qui dissimulent tout – impression robuste – sur la bâche -fixées dans le sens de la longueur 7 à 10 bouées sauvetage- blanc et rouge- trafic incessant -les bateaux se croisent – s’entrecroisent : jonques à voile carrée qui rappellent le pirates au pavillon noir – sampans haletants et costauds – ferryboats – cargos – grands et petits – chalands battant pavillon rouge – rouge frappé étoile d’or dans coin droit en haut…
« DU RIFIFI A HONG-KONG »
Extrait – A. le Breton – 1964 – Editions Plon
« Le ciel se devinait bouché au delà des maisons aux fenêtres chargées de linge dont quelques-unes laissaient percer de la lumière. La température était humide, lourde, suffocante. La pluie aurait soulagée, mais elle ne se décidait pas à tomber…. Pour comble, l’air de ce coin de Kowloon était empuanti plus qu’ailleurs par les détritus jonchant les rues, tous ces détritus que pose ou jette un peuple travailleur qui ne cesse de manger et qui n’a pas toujours le tout à l’égout.
Il était près de minuit mais la foule grouillait comme d’habitude. Il est vrai que beaucoup ne savaient où coucher. Quant à rentrer dormir à quinze ou vingt dans une pièce de quatre mètres sur quatre… par une telle moiteur d’étuve…
Hommes, femmes, jeunes, vieillards et enfants allaient, venaient, riaient, se disputaient, palabraient et mangeaient en bord de trottoir, accroupis aux pieds d’éventaires de marchands ambulants… »