1959 – Hambourg
Il arpente le port de Hambourg, pénètre dans un quartier réservé :
« Donc c’était là, l’un de ces fameux quartiers réservés de Hambourg… D’une porte à l’autre s’étalaient des vitrines d’exposition, éclairées à l’intérieur par des lumières voilées ou pas. La montre de ces vitrines ne consistait pas en appétissantes victuailles pas plus qu’en luxueux tissus. Non seulement des femmes. De tous âges. De tous les genres. »
Le transbordement d’une voiture à l’autre commença. L’Italo-Américain faisait ouvrir chaque caisse, en vérifiait le contenu, confrontait les chiffres avec ceux inscrits sur un carnet. A chaque fois, des Voigtländer, des Leicas, des caméras Eumig s’offraient aux regards.
Quand la dernière caisse fut inventoriée, l’Italo-Américain referma son car-net en se tournant vers Freddy.
– Tout est O.K., dit-il. Je vais vous régler.
II porta la main à sa poche. Tous les yeux convergèrent vers elle. Cent mille dollars c’est tentant. C’était également tentant de ne pas les donner, de faire coup double en s’emparant de la marchandise.